Table des matières
Introduction : la centrale solaire Ivanpah, un symbole devenu obsolète
Une prouesse technologique dépassée
Coût, environnement et déclin
Quel avenir pour la centrale solaire Ivanpah ?
Les leçons pour le futur du solaire
Conclusion
Introduction : la centrale solaire Ivanpah, un symbole devenu obsolète
Pendant plus d’une décennie, la centrale solaire Ivanpah a illuminé le désert de Mojave, entre la Californie et le Nevada. Visible depuis l’Interstate 15, son trio de tours de 140 mètres et ses 173 500 miroirs héliostats formaient un spectacle digne d’un film de science-fiction.
Mais l’annonce de sa fermeture en 2026 a créé la surprise dans le secteur de l’énergie solaire. D’un coût initial de 2,2 milliards de dollars, la centrale solaire Ivanpah devait incarner l’avenir du solaire à concentration. Aujourd’hui, elle symbolise plutôt la rapidité avec laquelle l’innovation peut rendre une technologie obsolète.
Une prouesse technologique devenue dépassée
La centrale solaire Ivanpah a été construite entre 2010 et 2014, avec 1,6 milliard de dollars de garanties de prêt du Département américain de l’Énergie.
Contrairement aux fermes photovoltaïques classiques, Ivanpah utilise un système de miroirs orientables (héliostats) qui concentrent les rayons du soleil vers un récepteur au sommet de trois tours. Cette chaleur est ensuite convertie en vapeur, alimentant une turbine pour produire de l’électricité.
À son inauguration, Ivanpah était la plus grande centrale solaire au monde et une fierté nationale. Pourtant, à mesure que les coûts du photovoltaïque chutaient, le modèle à concentration devenait économiquement non viable.
En 2025, PG&E, principal acheteur d’énergie d’Ivanpah, a mis fin à son contrat d’achat pour des raisons de rentabilité. Ce contrat devait initialement durer jusqu’en 2039.

Coût, environnement et déclin de la centrale solaire Ivanpah
Outre sa non-compétitivité, la centrale solaire Ivanpah a souffert d’un impact environnemental controversé. La chaleur concentrée entre les miroirs et les tours aurait causé la mort de plus de 6 000 oiseaux par an, un phénomène qualifié de “streamers” par les scientifiques du U.S. Fish and Wildlife Service.
De plus, les automobilistes circulant sur la route proche se sont plaints d’un éblouissement solaire intense, rendant la conduite difficile.
Ces problèmes, combinés à un rendement énergétique inférieur aux attentes, ont fini par sceller le sort du projet.
Pour aller plus loin :
Quel avenir pour la centrale solaire Ivanpah ?
Même si la centrale solaire Ivanpah fermera ses portes, le site ne sera pas abandonné.
Selon son opérateur NRG Energy, le terrain pourrait être reconverti en centrale photovoltaïque, technologie aujourd’hui dominante grâce à ses faibles coûts de production et sa simplicité d’exploitation.
Cette reconversion marquerait un tournant logique : les panneaux photovoltaïques modernes sont désormais trois fois moins chers et deux fois plus efficaces que les systèmes à concentration de chaleur (CSP).
Sur le plan de la recherche, la Californie continue d’innover. Le projet Nexus, par exemple, teste actuellement l’installation de panneaux solaires au-dessus des canaux d’irrigation, combinant gestion de l’eau et énergie propre.
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Les leçons de la centrale solaire Ivanpah pour l’avenir du solaire
L’histoire d’Ivanpah illustre la fragilité de l’innovation dans un secteur en évolution rapide. En 2014, cette centrale symbolisait la pointe du progrès ; dix ans plus tard, elle incarne les risques d’un investissement rigide dans une industrie où la technologie avance plus vite que les infrastructures.
Pour les décideurs et ingénieurs, Ivanpah offre une leçon essentielle :
“Dans les énergies renouvelables, l’agilité compte autant que la vision.”
Les futures centrales devront être conçues selon des modèles modulaires, flexibles et évolutifs, capables d’intégrer de nouvelles technologies sans nécessiter une reconstruction complète.
Conclusion : la centrale solaire Ivanpah, une transition nécessaire vers un solaire plus agile
La centrale solaire Ivanpah restera dans l’histoire comme l’un des projets les plus ambitieux — et les plus instructifs — de l’ère moderne des énergies renouvelables. Son déclin ne traduit pas un échec du solaire, mais plutôt une évolution technologique inévitable dans un secteur où l’innovation avance à une vitesse fulgurante.
En investissant massivement dans une technologie alors prometteuse, les concepteurs d’Ivanpah ont ouvert la voie à de nouvelles réflexions sur la flexibilité, la durabilité et la rentabilité des projets solaires de grande échelle.
Aujourd’hui, la Californie tire les leçons de cette expérience pour développer des solutions plus efficaces, modulaires et respectueuses de l’environnement, à l’image des centrales photovoltaïques modernes ou des projets hybrides combinant eau et énergie.
Ainsi, la fermeture d’Ivanpah n’est pas la fin d’un chapitre, mais le début d’un nouveau modèle énergétique, plus intelligent et plus adapté aux défis climatiques de demain.











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