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ZLECAf : Révolution dans le Secteur Énergétique Africain

L’Afrique, bien qu’ayant des taux d’électrification parmi les plus bas au monde, se positionne comme un acteur clé dans le développement des énergies renouvelables grâce à des initiatives régionales ambitieuses. Parmi elles, l’Accord de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) se distingue par sa capacité à révolutionner les investissements transfrontaliers dans le secteur énergétique. Avec des objectifs clairs et un cadre juridique modernisé, cet accord ouvre la voie à une intégration énergétique durable.

Qu’est-ce que la ZLECAf ?

Créée en 2019, la ZLECAf constitue la plus grande zone de libre-échange au monde.

Son ambition : renforcer la stabilité économique de l’Afrique en supprimant les barrières commerciales entre les pays membres. À ce jour, 48 pays ont ratifié l’accord, et sept d’entre eux appliquent déjà ses mécanismes.

Les projections économiques sont impressionnantes : un PIB combiné estimé à 7 000 milliards de dollars d’ici 2035 et 29 000 milliards de dollars à l’horizon 2050. Selon la Banque mondiale, cet accord pourrait entraîner une hausse de 111 % des investissements directs étrangers (IDE) d’ici 2035.

Avantages offerts par la ZLECAf pour le secteur énergétique

1. Réduction des barrières commerciales : La ZLECAf élimine progressivement les droits d’importation et simplifie les procédures douanières. Les produits énergétiques, tels que l’électricité ou les ressources minérales, bénéficient de tarifs préférentiels, stimulant ainsi le commerce intra-africain.

2. Harmonisation des cadres juridiques : L’accord remplace les traités bilatéraux fragmentés par un régime moderne, offrant une sécurité juridique accrue pour les investisseurs africains et étrangers. Ces dispositions favorisent les projets transfrontaliers, réduisant les risques d’arbitrage juridique.

3. Incitation au développement des infrastructures : En soutenant les infrastructures énergétiques et de transport, la ZLECAf réduit les coûts des affaires et améliore l’accès aux ressources énergétiques, essentielles à la transition verte.

4. Résolution des différends : Le protocole d’investissement de la ZLECAf établit un cadre pour résoudre les litiges via des mécanismes internationaux tels que l’ICSID ou l’UNCITRAL, garantissant une gestion transparente des différends.

Impact sur le secteur énergétique africain

L’élimination des barrières commerciales transforme le marché énergétique africain. Par exemple, les projets d’envergure, tels que le gazoduc Nigeria-Maroc, témoignent de l’impact de la ZLECAf. Avec une capacité de transport de 30 milliards de pieds cubes de gaz par an, ce projet illustre l’intégration énergétique africaine.

Des initiatives renouvelables, comme le projet solaire commun de la Namibie et du Botswana, partagent déjà de l’énergie avec 12 pays voisins. Des leaders énergétiques comme l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Égypte étendent leurs exportations de gaz, d’énergie solaire et éolienne grâce à ce cadre régional.

Une nouvelle ère pour l’énergie africaine

La ZLECAf marque un tournant pour le secteur énergétique africain. En favorisant l’intégration régionale et les partenariats public-privé, cet accord crée un environnement propice à la transition énergétique durable. Avec des mécanismes modernes et des incitations économiques, il positionne l’Afrique comme un acteur incontournable de l’énergie propre, attirant les investisseurs mondiaux et renforçant sa résilience économique.