La centrale solaire de 100 MW de Chisamba, inaugurée fin juin par le président zambien, marque un tournant dans la politique énergétique du pays. Construite par PowerChina, elle alimente désormais la mine de cuivre First Quantum Minerals tout en réduisant les importations d’électricité.
Un projet ambitieux fédérateur de l’économie nationale
D’une capacité de 100 MW, cette centrale solaire représente un investissement significatif pour la Zambie, frappée par des pénuries énergétiques récurrentes. En approvisionnant directement une mine de cuivre exportatrice, le pays renforce sa résilience, réduit sa dépendance aux coûts élevés d’énergie importée et atténue l’impact des variations climatiques sur la production hydroélectrique.
Impact sur les infrastructures et le mix énergétique zambien
La Zambie investit principalement dans l’hydroélectricité, mais la sécheresse a régulièrement remis en cause sa fiabilité. Avec ce projet solaire, elle diversifie son mix, ajoute une source stable et compétitive, et améliore la stabilité du réseau. Reliée directement au site minier de First Quantum, la centrale offre un modèle d’intégration dans les infrastructures industrielles existantes.
Convergence public-privé et partenariat international
Réalisation par PowerChina et coopération avec First Quantum illustrent une dynamique public-privé fondée sur l’expertise internationale. Le projet a bénéficié d’un financement public-actionnariat robuste, mais aussi d’une coopération renforcée entre la Zambie et la Chine. Ce partenariat catalyse des retombées technologiques et industrielles, notamment dans l’exploitation de sources renouvelables.
Effets économiques et emplois locaux
Au-delà du renforcement de l’approvisionnement électrique, la centrale crée des emplois directs et indirects. Durant la construction, plusieurs centaines d’ouvriers locaux ont été mobilisés. À terme, des compétences techniques seront requises pour l’exploitation, la maintenance, le monitoring : une opportunité pour le transfert de savoir-faire et la qualification de la main d’œuvre locale.

Modèle pour les industries extractives africaines
En s’appuyant sur son mix énergétique, la Zambie montre la voie aux pays africains à forte activité minière. Cette centrale solaire de 100 MW devient une référence : production répartie au plus près des consommateurs industriels, réduction des coûts logistiques, et renforcement de la sécurité énergétique.
Perspectives de diffusion régionale
Inspirant pour la région, ce succès zambien influencera les stratégies énergétiques des pays voisins. Les efforts de diversification énergétique incluent dorénavant davantage le solaire, avec des initiatives similaires déjà en cours en RD Congo (mini-réseau de Goma) ou en Afrique du Sud (Red Sands BESS).
Enjeux techniques et environnementaux
L’optimisation de telles installations exige la mise en place de systèmes de stockage (batteries, hybridation), de réseaux intelligents, ainsi que la planification d’opérations de maintenance avancées. Le projet Chisamba, bien que sans stockage, doit prévoir des processus robustes de maintenance prédictive, de gestion de la poussière et de lutte contre les surchauffes.
Financement et modèles économiques viables
Le succès de Chisamba repose sur une structuration financière solide : financement chinois et accords industriels avec First Quantum. Ce modèle démontre que la combinaison industrie-État (PPA industriels ou PPA fixes avec mines) est un vecteur viable pour des investissements durables dans le solaire utility-scale.
Enjeux de gouvernance et stratégie nationale
Face aux enjeux énergétiques, la Zambie renforce sa gouvernance : transparence des appels d’offres, régulation stable, et incitations fiscales. La démonstration du coût réduit du solaire face au diesel et à l’hydro ouvre la voie à d’autres projets de centrales solaires ou hybrides à rendement élevé.
Vers un avenir énergétique fiable et durable
La centrale solaire de 100 MW de Chisamba est plus qu’une infrastructure : elle matérialise la transition énergétique zambienne, appuyée sur la diversification, la croissance industrielle et la coopération internationale. Elle trace un chemin durable pour l’autonomisation énergétique et la souveraineté industrielle.
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