image représentative de la révolution solaire angolaise

Angola : 370 MW achevés, une révolution solaire en marche

L’Angola réalise une avancée majeure dans sa transition énergétique avec la mise en service complète d’un projet solaire de 370 MWc réparti sur sept centrales dans plusieurs provinces. Ce jalon marque le début d’une révolution solaire qui vise à renforcer la capacité renouvelable du pays et à diversifier son mix électrique historiquement dominé par les hydrocarbures et l’hydroélectricité.

Le projet solaire de 370 MW : détails, portée et acteurs

Le consortium piloté par MCA Group et Sun Africa a livré la dernière des sept centrales photovoltaïques composant le vaste projet solaire de 370 MW. Cette étape couronne des mois de construction intensive et complète la mise en service du parc réparti dans les provinces de Benguela, Huambo, Bié, Lunda Norte, Moxico, Namibe et d’autres régions intérieures.

Chaque parc contribue à l’alimentation de communautés rurales et urbaines, permettant à environ 2,4 millions d’Angolais d’accéder à une électricité plus stable. La substitution des sources fossiles et diesel devrait éviter l’émission d’environ 1 million de tonnes de CO₂ par an, tout en réduisant la consommation de plus de 1,4 million de litres de carburant chaque année.

Ce projet est aujourd’hui le plus grand du genre en Afrique subsaharienne et constitue une vitrine de la capacité du continent à mener à bien des projets solaires de grande envergure.

Révolution solaire : contexte national et objectifs

L’Angola s’est fixé un programme solaire ambitieux. À l’horizon 2025, le pays vise 800 MW de capacité solaire installée, avec de nouveaux appels d’offres en cours de préparation. Cette ambition s’inscrit dans le cadre du plan national Angola Energia 2025, qui cherche à porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à environ 70 %.

Afin d’accompagner cette dynamique, le gouvernement a réformé en profondeur son cadre réglementaire. La nouvelle loi de l’électricité permet désormais la signature de contrats d’achat d’électricité bilatéraux (PPA), l’ouverture de la transmission à des opérateurs privés et la mise en place de concessions pour encourager l’investissement. Ces évolutions renforcent la bancabilité des projets et attirent les développeurs et financiers internationaux.

Parallèlement, l’Angola développe un programme ambitieux d’électrification rurale, comprenant la construction de 65 mini-réseaux solaires et la diffusion de systèmes photovoltaïques autonomes dans plus de 200 communautés agricoles.

image d'une centrale d'Angola

Partenariats, financement et technologie

Le projet de 370 MW a mobilisé un important soutien international. Le financement repose sur des crédits export et sur des garanties publiques, permettant d’assurer la viabilité financière du programme. Les entreprises partenaires, dont Hitachi Energy, ont apporté leurs compétences techniques, notamment pour la conception des réseaux électriques et l’intégration des nouvelles capacités au système national.

Sur le plan technologique, les sept centrales s’appuient sur des milliers de panneaux solaires de dernière génération et des infrastructures de transmission adaptées aux besoins des provinces rurales. Ce partenariat illustre la synergie entre expertise internationale et savoir-faire local pour accélérer la transition énergétique.

Impacts socioéconomiques et environnementaux

Électrification et développement local

Les nouvelles centrales photovoltaïques desservent des zones jusqu’alors mal connectées, réduisant ainsi la fracture énergétique régionale. Le projet apporte une alimentation plus stable aux foyers, aux écoles, aux centres de santé et aux petites entreprises locales, renforçant le développement socio-économique.

Emplois et compétences

Des milliers d’emplois temporaires ont été créés pendant la phase de construction, avec des retombées directes pour les communautés locales. À long terme, l’exploitation et la maintenance des centrales permettront la création d’emplois qualifiés et favoriseront le développement de compétences dans le domaine de l’ingénierie solaire et de la gestion d’infrastructures énergétiques.

Réduction des émissions

Le remplacement progressif des générateurs diesel et thermiques par une énergie propre contribue à une réduction significative des émissions de CO₂. Cette contribution soutient les engagements climatiques de l’Angola et positionne le pays comme un acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique.

Défis et perspectives

Même si le projet de 370 MW est désormais opérationnel, plusieurs défis devront être surmontés pour consolider la révolution solaire angolaise :

  • Intégration au réseau : la capacité des interconnexions et la gestion des fluctuations solaires doivent être renforcées pour garantir la stabilité du système électrique.
  • Maintenance et fiabilité : assurer la performance à long terme des équipements dans des conditions climatiques parfois extrêmes reste un enjeu majeur.
  • Approvisionnement local : la disponibilité des pièces de rechange et la création d’une filière industrielle nationale seront déterminantes pour réduire la dépendance aux importations.
  • Assurance de la demande : la mise en place de contrats solides et fiables pour l’achat de l’électricité produite est essentielle à la pérennité des revenus.

Malgré ces défis, l’achèvement du projet confère à l’Angola une crédibilité nouvelle et ouvre la voie à la réalisation de ses objectifs de 800 MW.

Projets complémentaires

Outre le projet de 370 MW, l’Angola a déjà mis en service plusieurs centrales notables :

  • La centrale de Biopio (188,8 MW) dans la province de Benguela.
  • Le projet de Baía Farta (96,7 MW), également situé dans la même province.
  • La centrale de Luena (26,9 MW) dans la province de Moxico.

Ces installations, ajoutées aux nouveaux projets prévus, consolident progressivement un portefeuille solaire diversifié, réparti sur plusieurs régions du pays.

L’achèvement du projet solaire de 370 MW est bien plus qu’un simple succès technique : il symbolise une véritable révolution solaire en Angola. Avec une ambition nationale de 800 MW à l’horizon 2025, un cadre réglementaire modernisé et une volonté affirmée de diversifier son mix énergétique, le pays s’impose comme l’un des leaders africains du solaire.

Si les défis liés à l’intégration réseau, à la maintenance et à la demande restent importants, la trajectoire est claire. L’Angola a démontré qu’il pouvait mener à bien des projets d’envergure internationale, générer des impacts sociaux et environnementaux positifs et poser les bases d’un avenir énergétique plus propre et plus durable.