image représentative d'une centrale d'autoproduction solaire pour aeroport

Autoproduction solaire : un appel d’offres pour une centrale de 4 MWc à l’aéroport de Tozeur-Nafta

La Tunisie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de transition énergétique avec le lancement d’un appel d’offres international pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’une centrale photovoltaïque d’autoproduction solaire de 4 MWc. Ce projet, destiné à l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA), sera implanté à l’aéroport de Tozeur-Nafta, dans le sud du pays, et illustre la volonté de l’État de renforcer la durabilité des établissements publics à travers des infrastructures énergétiques modernes et décarbonées.

Un projet financé par KfW et le Fonds de Transition Énergétique

Le projet s’inscrit dans le cadre du programme Transition Énergétique dans les Établissements Publics (TEEP), financé par la banque de développement allemande KfW et cofinancé par le Fonds de Transition Énergétique (FTE) tunisien. Ce montage financier traduit l’importance accordée par les bailleurs internationaux et par la Tunisie à la réduction des coûts énergétiques dans les infrastructures publiques tout en améliorant leur empreinte carbone.

L’aéroport de Tozeur-Nafta, situé dans une région à fort potentiel solaire, bénéficiera directement de ce projet en réduisant sa dépendance au réseau national et en abaissant sa facture énergétique grâce à une production locale d’électricité.

Autoproduction solaire : un levier stratégique pour les infrastructures publiques

L’appel d’offres vise à mettre en place une centrale photovoltaïque déportée, avec transport de l’électricité produite vers l’aéroport. Ce modèle innovant d’autoproduction solaire permet aux établissements publics de:

  • Sécuriser leur approvisionnement énergétique,
  • Réduire leur exposition aux fluctuations des prix de l’électricité,
  • Contribuer aux engagements climatiques nationaux.

Dans un pays où les dépenses énergétiques pèsent lourdement sur les finances publiques, cette démarche constitue un exemple de bonne pratique à répliquer dans d’autres secteurs stratégiques comme la santé, l’éducation et l’administration territoriale.

Un cadre réglementaire conforme aux standards internationaux

L’appel d’offres sera mené selon la procédure internationale définie par les lignes directrices de la KfW en matière de passation de marchés. Les soumissionnaires devront ainsi démontrer leur conformité en matière de qualité, de performance technique, mais aussi de garanties financières et environnementales.

Les entreprises intéressées peuvent retirer gratuitement le dossier complet sur le site de l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME) ou directement auprès de son siège à Tunis. Les offres devront être déposées au plus tard le 19 septembre 2025 à 10h00, et seront ouvertes en séance publique. Une garantie de soumission est exigée pour valider la participation.

Tozeur-Nafta : un aéroport pilote pour la transition énergétique

Le choix de l’aéroport de Tozeur-Nafta comme site pilote n’est pas anodin. Situé dans une zone désertique bénéficiant d’un ensoleillement quasi permanent, l’aéroport incarne le potentiel solaire tunisien.

Ce projet permettra :

  • De réduire l’empreinte carbone du secteur aérien, particulièrement exposé aux critiques environnementales,
  • D’améliorer la compétitivité de l’aéroport en réduisant ses coûts opérationnels,
  • D’envoyer un signal fort sur l’engagement de la Tunisie en faveur d’infrastructures publiques durables.

Si le modèle s’avère concluant, d’autres aéroports du pays, comme ceux de Djerba ou Monastir, pourraient à leur tour bénéficier de projets similaires.

autoproduction solaire pour l'aéroport Tozeur-Nafta

Une étape clé dans la politique énergétique tunisienne

Depuis 2015, la Tunisie a mis en place un cadre réglementaire encourageant la production d’électricité renouvelable par les acteurs publics et privés. L’objectif national est ambitieux : porter la part des énergies renouvelables à 35 % du mix électrique d’ici 2030.

Le projet de Tozeur-Nafta s’inscrit parfaitement dans cette stratégie, en démontrant que les infrastructures publiques peuvent jouer un rôle moteur dans l’atteinte de ces objectifs. L’autoproduction solaire devient ainsi un instrument concret de souveraineté énergétique.

Un signal fort pour les investisseurs internationaux

L’appui de la KfW, reconnu pour son expertise en financement climatique, renforce la crédibilité de l’appel d’offres. Il constitue également un signal positif pour les développeurs et équipementiers internationaux, qui voient dans la Tunisie un marché sérieux et stable pour déployer leurs solutions.

Les exigences de qualité et de conformité environnementale inscrites dans le cahier des charges s’alignent sur les standards internationaux, ce qui devrait attirer des acteurs de premier plan du secteur solaire et des infrastructures.

Un projet aux retombées économiques et sociales locales

Outre les bénéfices environnementaux et économiques, ce projet est porteur de retombées sociales. La construction et l’exploitation de la centrale permettront de :

  • Créer des emplois locaux qualifiés,
  • Stimuler les filières de sous-traitance tunisiennes dans l’ingénierie et la maintenance,
  • Développer les compétences techniques dans une région intérieure souvent marginalisée.

Ainsi, au-delà de l’énergie, c’est toute une dynamique locale de développement durable qui sera enclenchée autour de Tozeur.

L’autoproduction solaire, un modèle d’avenir pour la Tunisie

Avec cet appel d’offres international, la Tunisie franchit une nouvelle étape vers une stratégie énergétique plus résiliente et plus verte. Le projet de Tozeur-Nafta illustre l’efficacité du modèle d’autoproduction solaire appliqué aux infrastructures publiques : produire localement, consommer efficacement et réduire l’empreinte carbone.

Ce projet, soutenu par la KfW et le Fonds de Transition Énergétique, constitue un signal fort pour les investisseurs et un exemple concret pour les autres établissements publics. Il place la Tunisie dans une dynamique continentale où l’énergie solaire devient non seulement une opportunité de développement durable, mais aussi un levier de compétitivité économique et de cohésion sociale.

À travers Tozeur, c’est toute la vision tunisienne de la transition énergétique publique qui prend forme : faire de l’autoproduction solaire un outil stratégique pour transformer durablement les services publics et donner une nouvelle impulsion à la croissance nationale.