image de ville du togo pour le projet solaire de 62 MW au Togo

Un projet solaire de 62 MW au Togo franchit un cap décisif grâce à la garantie d’ATIDI

Le projet solaire de 62 MW au Togo, situé à Sokodé, vient de franchir une étape majeure dans sa structuration financière. Grâce à l’intervention stratégique de l’African Trade & Investment Development Insurance (ATIDI), ce projet emblématique bénéficie désormais d’un mécanisme de garantie de liquidité qui devrait faciliter la mobilisation de financements privés. Une avancée significative pour un pays où plus de 40 % de la population reste sans accès à l’électricité.

Une garantie clé pour soutenir le projet solaire de 62 MW au Togo

L’annonce officielle a été faite le 7 juillet 2025 : ATIDI apportera, via son mécanisme Regional Liquidity Support Facility (RLSF), une couverture de liquidité au projet photovoltaïque développé à Sokodé. Ce mécanisme vise à sécuriser les revenus des producteurs indépendants en cas de retard de paiement de l’acheteur public – en l’occurrence, la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET).

La garantie couvre jusqu’à six mois de revenus, sur une période de quinze ans, dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (PPA) de 25 ans. Ce contrat en formule take-or-pay assure aux développeurs une visibilité à long terme et réduit significativement les risques pour les bailleurs de fonds.

image représentative du projet solaire de 62 MW au Togo
Image représentative de centrale solaire au sol

Un projet structurant porté par Meridiam et EDF

Le projet est développé par le fonds d’investissement Meridiam en partenariat avec EDF. La centrale sera connectée au réseau électrique togolais via une nouvelle ligne de transmission de 11 km financée par l’État. L’électricité générée permettra d’alimenter plusieurs milliers de foyers dans une région où la demande en énergie est croissante.

Sokodé, deuxième ville du pays, est particulièrement stratégique pour renforcer l’équilibre du réseau national. À travers cette centrale solaire, le Togo avance vers ses objectifs ambitieux : atteindre un accès universel à l’électricité d’ici 2030 et porter la part des énergies renouvelables à 50 % du mix énergétique.

Contexte énergétique du Togo : entre défis et transition

Aujourd’hui, environ 80 % de l’énergie consommée au Togo provient encore de combustibles fossiles ou d’importations de pays voisins. Une dépendance coûteuse et vulnérable aux fluctuations géopolitiques et climatiques. Dans ce contexte, les projets solaires à grande échelle constituent une solution stratégique pour diversifier les sources d’approvisionnement, réduire les coûts et décarboner le secteur.

Le gouvernement togolais a d’ailleurs lancé plusieurs initiatives de partenariat public-privé dans le solaire ces dernières années, avec l’appui d’acteurs multilatéraux. Le soutien d’ATIDI vient ainsi s’inscrire dans une dynamique plus large visant à créer un environnement plus favorable aux investissements privés.

Le rôle structurant du mécanisme RLSF en Afrique

Le projet solaire de 62 MW au Togo n’est pas le seul à bénéficier du dispositif RLSF. Depuis son lancement, cette facilité de garantie de liquidité a permis de sécuriser plusieurs projets critiques à travers le continent. Au Burundi, deux centrales hydroélectriques développées par SongaEnergy ont ainsi pu être financées grâce à ce mécanisme, avec l’appui de la Trade and Development Bank.

En Éthiopie, un protocole d’accord entre ATIDI et le gouvernement vise à étendre ce type de garanties aux projets solaires et hydroélectriques dans le cadre de partenariats public-privé. Ces exemples confirment l’utilité du RLSF dans des contextes à haut risque perçu, où les investisseurs privés exigent des garanties solides avant de s’engager sur le long terme.

Réduire les risques pour attirer les capitaux privés

L’un des principaux freins aux investissements dans les infrastructures énergétiques en Afrique subsaharienne reste la perception élevée du risque de non-paiement. En levant cette barrière, la garantie de liquidité devient un catalyseur pour le financement de projets structurants comme celui de Sokodé.

Elle permet notamment de réduire le coût du capital, d’allonger la maturité des prêts et de mobiliser des financements concessionnels ou commerciaux plus facilement. Cela contribue à faire émerger un pipeline de projets bancables, indispensables pour atteindre les objectifs d’électrification durable dans la région.

Un levier pour une transition énergétique juste

Le projet solaire de Sokodé va bien au-delà de la production d’électricité. Il constitue un levier puissant pour l’emploi local, le transfert de compétences et le développement industriel régional. Durant les phases de construction et d’exploitation, des centaines d’emplois seront créés et des partenariats locaux renforcés.

De plus, la mise en service de cette centrale contribuera à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, avec un potentiel de substitution à la production thermique fossile estimé à plusieurs dizaines de milliers de tonnes de CO₂ par an.

Quelle suite pour le solaire au Togo ?

Le succès du projet solaire de 62 MW au Togo pourrait ouvrir la voie à d’autres projets similaires, notamment dans le nord du pays, encore largement sous-électrifié. Les autorités togolaises misent également sur les mini-réseaux solaires et les kits solaires individuels pour compléter l’offre dans les zones rurales les plus isolées.

Avec l’implication croissante d’acteurs privés et le soutien d’organisations comme ATIDI, le Togo se positionne aujourd’hui comme un laboratoire de la transition énergétique en Afrique de l’Ouest.

Une dynamique à consolider

La garantie apportée par ATIDI au projet solaire de 62 MW à Sokodé illustre parfaitement l’importance des mécanismes innovants pour soutenir la transition énergétique africaine. En sécurisant les flux financiers et en réduisant le risque perçu, de tels instruments permettent d’accélérer le développement d’un potentiel solaire encore largement inexploité.

Dans un contexte marqué par l’urgence climatique et les besoins croissants en électricité, ce type de projet constitue une réponse concrète, durable et reproductible à l’échelle régionale.